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Clik here to view.Une start-up lausannoise, LEDsafari, a eu l’idée lumineuse de mettre au point une lampe solaire pour les pays en développement. Lampe qu’elle ne vend pas en l’état, mais qu’elle apprend aux populations à monter avec les ressources locales. En fait, elle propose à des « globe-trotters » de les former à sensibiliser et à former, à leur tour, les populations bénéficiaires à la fabrication de ces lampes, qui demandent peu de matériel.
Actuellement, 1,6 milliard de personnes s’éclairent au moyen de lampes à pétrole, qui pose divers problème d’ordre sanitaire et environnemental. Et un problème financier d’abord, puisque le combustible doit s’acheter et que cela peut représenter jusqu’à 20 % du budget d’une famille. Des problèmes sanitaires de deux sortes ensuite : d’une part, ce combustible est toxique (son utilisation quotidienne correspond à l’inhalation de la fumée de 40 cigarettes par jour), d’autre part, il peut être à l’origine d’accidents et provoquer de graves brûlures, ce qui arrive chaque année à des millions de personnes. Et des problèmes environnementaux enfin, puisque cela représente 265 millions de tonnes de CO2 dispersées dans l’atmosphère.
Cette lampe mise au point par la start-up est réduite à l’essentiel, mais efficace et conçue pour être fabriquée par tout un chacun avec du matériel présent localement, hormis les panneaux solaires qui sont à commander à l’étranger. 5 à 6 heures de chargement lui permettent d’éclairer pendant 4 à 5 heures. Le matériel nécessaire ? du câble électrique, une batterie de téléphone portable, un bouton ON/OFF et des LEDs. Pour l’abat-jour, des bouteilles vides, boîtes de diverses formes, etc. feront très bien l’affaire. Le nécessaire pour fabriquer 100 lampes pèse environ 1 kg, que les globe-trotters qui vont former les populations transportent facilement dans leurs bagages.
Govinda Upadhyay, fondateur de l’entreprise et doctorant au Laboratoire d’énergie solaire et physique du bâtiment de l’EPFL de Lausanne, y voit des avantages pour tout le monde : « Les globe-trotters qui souhaitent joindre l’utile à l’agréable peuvent suivre un jour de formation auprès de la start-up en Suisse. Ils iront ensuite dispenser leurs nouvelles connaissances dans un village des pays en développement durant trois jours avant de poursuivre leurs vacances. Ça ajoute une touche humanitaire que les amateurs de voyage hors des sentiers battus aiment bien. »
L’apprentissage se déroule sur 3 jours. Les volontaires formés par LEDsafari abordent le concept du développement durable et de l’énergie solaire à partir d’une méthode centrée sur la lampe. D’abord une sensibilisation aux problèmes que pose l’utilisation des lampes à pétrole sur la santé et l’environnement à l’aide d’exemples très concrets pour que les gens comprennent l’importance du changement, mais aussi des déchets et du recyclage. Puis une journée consacrée au montage des lampes que chaque personne pourra ensuite enseigner aux membres de sa communauté : « C’est important que l’apprentissage vienne aussi des gens eux-mêmes, qu’ils s’approprient le système et que ce ne soit pas un élément importé des pays riches qu’ils oublient aussitôt. Trois jours, c’est tout ce que nécessite la formation de tout un village à la fabrication de ces lampes » , souligne le fondateur de la start-up.
Son équipe, qui comprend 4 personnes en plus de lui a déjà expérimenté ce principe dans plusieurs régions d’Inde, de Tanzanie et du Kénya afin d’y enseigner cette méthode et compte maintenant sur les globe-trotters qu’elle formera pour diffuser ce savoir-faire.
Source : EPFL
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